Réagissant aux propos anti français du président de la COP 29, la ministre française de la transition écologique a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à Bakou.
Consternation dans la délégation française à Bakou. Dans une tonitruante déclaration faite, ce 13 novembre, la ministre française de la transition écologique, en charge des questions climatiques, a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à Bakou, la semaine prochaine.
Pour expliquer sa décision, Agnès Pannier-Runacher met nommément en cause le président de l’Azerbaïdjan, État hôte de la COP 29, qui a violemment attaqué les pays occidentaux et la France dans son discours introductif, prononcé le 12 novembre.
Lors de son intervention, Ilham Aliyev a critiqué les chefs d’Etats et de gouvernements des pays occidentaux, dont nombre d’entre eux ont séché la session de haut niveau.
Un don de Dieu
Le président Aliyev s’en est pris aux médias occidentaux, aux militants pour le climat et aux critiques de l’industrie pétrolière et gazière azerbaïdjanaise, les qualifiant d’hypocrites puisque les États-Unis sont le plus grand producteur de pétrole au monde.
« Le pétrole et le gaz sont un don de Dieu, tout comme le soleil, le vent et les minéraux, a-t-il souligné. Toutes les ressources naturelles, qu’il s’agisse du pétrole, du gaz, du vent, du soleil, de l’or, de l’argent, du cuivre, tout ce qui est une ressource naturelle, et les pays ne devraient pas être blâmés pour les avoir, ni pour avoir mis ces ressources sur le marché. »
Crimes de la France
Le maître de Bakou a ensuite ciblé la France. « Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d’outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime », a-t-il indiqué, avant de dénoncer le fait que : « le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 personnes […] pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie. »
La réponse de Paris ne s’est pas faite attendre. « Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables. L’Azerbaïdjan instrumentalise la lutte contre le dérèglement climatique, pour un agenda personnel indigne. Ces attaques constituent une violation flagrante du code de conduite de la CCNUCC. Elles ne resteront pas sans réponse », a tonné la ministre.
Après avoir qualifié l’ancienne république soviétique de « régime répressif et liberticide », Agnès Pannier-Runacher a indiqué qu’elle ne se rendrait pas à Bakou, « en accord avec le président de la république et le premier ministre ». Pour le moment, l’équipe française de négociateurs reste sur place.