134 pays s’engagent à adapter l’agriculture et la production alimentaire à la nouvelle donne climatique. Ce qui suppose aussi de moins émettre de gaz à effet de serre et de moins raboter la biodiversité.
Les observateurs découvrent régulièrement des angles morts aux conférences onusiennes sur le climat. En 2019, la COP chilienne, organisée à Madrid, prenait, pour la première fois, en compte l’océan, grand régulateur du système climatique. Deux ans plus tard, à Glasgow, on faisait entrer de plain-pied le monde de la finance privée dans les tractations climatiques. A Dubaï, c’est l’alimentation et l’agriculture qui font une entrée fracassante dans la COP 28. Ce 1er décembre, 134 pays ont adopté la première déclaration sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique.
Les signataires devront prendre un certain nombre d’engagements. A commencer par intégrer les questions agro-alimentaires dans les prochaines contributions nationales volontaires (NDC), qui devront être publiées d’ici à 2025. Agriculture et alimentation devront aussi être intégrées aux plans nationaux d’adaptation (le PNACC 3 en France), aux stratégies climatiques à long terme (la SNBC 3 en France) et aux plans de préservation de la biodiversité.
La déclaration suggère aussi des idées que les gouvernements pourraient reprendre à leur compte. Réorienter les pratiques agricoles pour accroître les revenus des agriculteurs, réduire les émissions de gaz à effet de serre (méthane et protoxyde d’azote, notamment), accroître la résilience des cultures, améliorer la santé humaine et animale, optimiser l’usage de l’eau. Le tout en réduisant les atteintes à la biodiversité.
Il était temps de s’y consacrer ! Labourage et pâturage sont à l’origine du tiers de nos émissions de gaz à effet de serre (Ges). Ils sont aussi les secteurs d’activités les plus touchés par les effets des changements climatiques.