Vecteur de la Fresque du climat à Dubaï, Alex Misseri enchaîne les ateliers pédagogiques depuis trois ans. Une démarche déjà saluée par le Guinness Book des records.
Ne dites pas à Alex Misseri que le climat est un sujet plombant. Installé à Dubaï depuis trois ans, ce coach personnel est l’importateur dans les Émirats arabes unis de la Fresque du climat.
La rencontre entre ce quadra, expatrié depuis vingt ans, et du serious game qui a ouvert les yeux de millions de personnes aux enjeux du changement climatique n’allait pas de soi. « Après avoir accompagné, pendant quinze ans des entreprises shanghaiennes dans leur transformation numérique, j’ai eu envie de donner plus de sens à ma vie. Un monde plus digital, c’est intéressant. Mais ce n’est pas une fin en soi. », raconte-il.
Construire quelque chose de plus durable
Période de confinement oblige, ses premières recherches se font sur l’Internet. Par l’entremise des algorithmes de LinkedIn, Alex tombe sur Céline, fresqueuse de la première heure. Le dialogue se noue. Pour l’entrepreneur, le choc est double : « je ne connaissais rien au climat. J’y ai vu un moyen de participer à la construction de quelque chose de plus durable. »
Formé au coaching personnel, Alex Misseri donne à ce serious game une tonalité particulière, parfaitement adaptée aux publics des Émirats arabes unis. « Le but n’est pas de plomber l’ambiance avec des nouvelles catastrophiques. Ici, c’est le positivisme qui prime. Par le ludique, on projette les gens dans l’action, ils s’y sentent bien et donnent le meilleur d’eux-mêmes. » La recette fonctionne.
Depuis trois ans, Alex Misseri, et son associée Mireille Vanvolsem, enchaînent les ateliers par dizaines. « Nous fresquons pour des particuliers, des écoles, des entreprises, voire des services publics émiratis. »
Le climat : un sujet riche en émotions
Soutenu par la ministre du changement climatique et de l’environnement, les deux fresqueurs viennent de battre un double record du monde avalisé par le Guinness Book : celui de la plus grande leçon de changement climatique (1 117 personnes étaient présentes) et du plus grand nombre de nationalités participant à un tel événement. Ce dernier n’étant peut-être pas le plus difficile à battre : 90 % des habitants de Dubaï sont des résidents étrangers.
Des résultats concrets ? Il y en a. « Aux Émirats, les habitants sont peu exposés à l’actualité climatique. La Fresque est un excellent moyen de les sensibiliser à ce sujet complet, systémique, riche en émotions », commente Alex. Des entreprises se prêtent au jeu. « Après avoir suivi un atelier, certains dirigeants agissent. En nommant un responsable du développement durable ou en intégrant le climat à leur stratégie », se félicite le coacher.
Quid des fresqueurs? Ils changent aussi. Alex et Mireille ont convaincu leur famille respective de lever le pied carbonique : moins de voyages lointains, une alimentation moins carnée, des vêtements achetés en seconde main, plus de temps passé en famille que devant les écrans. Nul doute que les « virus » se propageront. Les deux pédagogues participent aussi activement à la boucle WhatsApp des écolos francophones de Dubaï. On ne se refait pas.
Envoyé spécial à Dubaï